L’inégalité envers soi-même : Quand la guerre se joue à l’intérieur

Les injustices invisibles Il y a des guerres qu’aucune paix ne signe, des injustices qu’aucun juge ne répare. Elles ne se passent pas dans le monde, mais à l’intérieur de soi. Elles se nichent dans le silence de nos matins fatigués, dans ces voix muettes qui nous répètent que nous ne sommes pas assez ceci, pas assez cela. Elles s’appellent l’inégalité envers soi-même — cette étrange maladie de l’âme qui nous fait traiter notre être comme un territoire à piller. Je la vois partout : dans les yeux de ceux qui s’épuisent à mériter leur propre tendresse, dans les gestes nerveux de ceux qui se punissent de respirer trop fort. Nous sommes devenus les comptables de nos fautes imaginaires. L’addiction…

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La résilience : comment transformer les coups du sort en tremplins

Introduction — L’art délicat de se relever sans se nier La vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais une mer capricieuse où nul marin ne sort indemne.Elle nous élève parfois avec douceur, et nous rejette soudain contre les récifs sans prévenir.Une perte, une rupture, une trahison, un effondrement… et tout vacille.Il n’y a plus ni carte, ni cap, ni horizon. Seulement cette sidération du cœur — ce moment suspendu où l’on ne comprend plus le sens du mot vivre. Mais même si, nous sommes plongés dans cette obscurité, quelque chose persiste.Un souffle minuscule, presque imperceptible, murmure que ce n’est pas la fin.C’est souvent là, dans le silence du désespoir, que commence la résilience :non pas le sursaut héroïque, mais…

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La Paix au Cœur du tumulte

Tout le monde cherche la paix. Oui, même ceux qui klaxonnent au feu rouge, les nerfs tendus comme des cordes de violon. Même ceux qui vous écrivent des mails pleins de points d’exclamation, comme des gifles déguisées en politesse. Même ceux qui prétendent ne rien attendre, alors qu’ils espèrent tout. La paix — celle qui ne dépend ni de la météo, ni du prix du gasoil, ni de l’humeur du patron — n’est pas un caprice d’âme. C’est une faim essentielle, un besoin d’oxygène invisible. Nous la portons tous, cachée sous des couches d’habitudes, de rancunes, de fatigue ou de rêves inachevés. Alors on la cherche. Dans les voyages, les retraites silencieuses, les méditations chronométrées par des applis, les couchers…

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La peur : ce monstre familier qui nous veut du bien

Exploration en cinq dimensions, de la chair à la culture, de l’intime au collectif Chapeau Certains sentiments s’invitent sans prévenir et refusent de repartir. La peur est de ceux-là. Elle se glisse dans nos veines, colonise nos gestes, se cache derrière nos pensées. Elle est à la fois sirène d’alarme et boulet aux chevilles. Et si, au lieu de la fuir, nous apprenions à l’écouter ? Voici cinq manières de la traverser : par le corps, l’esprit, la société, la culture et l’histoire. 1. Dimension biologique – La peur comme signal de survie La peur surgit avant même que nous ayons le temps de réfléchir. Le corps se crispe, le souffle s’arrête, le cœur cogne. C’est le système nerveux autonome…

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Développer son filet humain : tisser les fils qui nous tiennent debout

Si je devais vous dire la vérité nue, c’est celle-ci : personne ne survit seul. On se raconte des histoires d’autonomie, de liberté absolue, mais au fond, nous savons bien que c’est du cinéma. Même Robinson sur son île avait fini par inventer un copain, Vendredi. Et si vous croyez que parler à un ballon de volley est un signe de santé mentale, c’est que vous avez déjà raté le coche. Un filet humain (réseau), ce n’est pas des numéros dans un téléphone. C’est une voix qui décroche à trois heures du matin, quand vous ne savez plus si vous voulez vivre ou disparaître. C’est une épaule qui pleure avec vous sans rien dire. C’est une main posée sur votre…

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Si un âne vous donne un coup de pied !

On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Ce n’est pas vrai. Elle se mange brûlante, avec les doigts, en se brûlant la langue et vous êtes la seule à souffrir en silence.  Mais qu’importe : depuis toujours, lorsqu’on reçoit un coup, une gifle réelle ou une parole qui claque plus fort qu’une main, une part de vous veut le rendre. C’est presque un réflexe animal. Et vous le connaissez, ce désir qui serre la gorge, celui d’appuyer là où ça fait mal, juste pour équilibrer la douleur. Le Moyen Âge : le fer et le sang Imaginez un village médiéval. Un homme insulte un autre sur la place publique. Le lendemain, ils se retrouvent dans…

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Quand l’injustice nous brûle

Il existe des douleurs visibles, bruyantes, spectaculaires. Et puis il y a l’injustice, plus sournoise, plus intime !  Elle ne se contente pas de nous faire mal : elle sape nos repères, installe le doute, murmure que notre place n’est pas respectée. Elle se vit un peu partout : dans le couple, dans les yeux des enfants, dans la cour de récréation, dans les bureaux, au cœur des amitiés, au sein des familles, et jusque dans le mystère brutal de la vie elle-même. Elle laisse toujours derrière elle cette impression glaciale : « Je ne compte pas autant que les autres. » Et dire qu’on nous avait promis l’égalité… En réalité, certains héritent du tapis rouge, d’autres d’un paillasson élimé.…

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Réapprendre à vivre avec la douleur : retrouver sa place quand on croit l’avoir perdue

Il y a des douleurs qui ne passent pas. Pas celles qui font grimacer sur le moment, pas celles qui s’effacent avec un cachet ou une nuit de repos. Non. Des douleurs qui s’incrustent, qui colonisent le corps, puis l’âme. Des douleurs qui deviennent une pièce de la maison. Un meuble encombrant que l’on finit par contourner sans même le voir. Quand la douleur devient chronique, elle ne se contente pas de faire mal. Elle enlève. Elle retire des morceaux de vie, une sortie annulée, un emploi perdu, un ami qui s’éloigne. Elle ronge l’identité. Certains disent : « Je ne suis plus moi-même ». D’autres ne disent plus rien du tout. Sortir de l’ombre On croit souvent que ce…

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Oser mettre des limites !

On pense souvent qu’il suffit d’aimer fort pour que tout tienne debout. Comme si l’intensité pouvait tout justifier. Mais ce n’est pas la force de l’amour qui sauve une relation : c’est sa structure. Et cette structure, ce sont les limites. Celles qu’on ose poser sans hurler, sans punir, sans fuir. Une limite, c’est un murmure qui dit : « J’existe aussi. » Le problème, c’est qu’on vit dans un monde où l’on vous vend l’illimité comme un supplément au menu : séduisant, croustillant, plein de vide. Poser une limite, aujourd’hui, ressemble à une trahison. On vous regarde comme si vous aviez renversé un vase Ming. « Comment ? Tu oses dire non ? Alors que j’ai tant besoin de…

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Faire le deuil de soi : renaître au présent

Il y a des jours où l’on ne sait plus très bien où l’on habite. On se croise dans un miroir, on dit « Bonjour » machinalement, mais on ne se reconnaît pas. Le corps a la même odeur, la voix le même timbre, et pourtant… quelque chose a bougé. Quelque chose s’est détaché, s’est effondré, ou peut-être s’est juste dégonflé doucement, comme une baudruche un soir de réveillon. C’est discret, presque poli. C’est le deuil silencieux d’une ancienne version de soi. Et pourtant, ce “soi” d’avant, on l’a aimé. On l’a habité avec confiance. Il riait plus fort, il rêvait plus large, il croyait que tout était encore possible. Il portait des désirs à pleines mains, il n’avait pas…

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